samedi 14 juin 2014

La paternité dans l'fond ça ressemble à la maternité

Demain, c'est la fête des pères et je suis privilégiée d'avoir encore le mien car plusieurs d'entre nous n'ont pas cette chance. Un papa, c'est un personnage important dans notre vie et c'est triste que certains aient un père absent ou encore, n'aient jamais eu la chance de le connaître car notre père, c'est un peu comme notre maman, ça façonne notre personnalité.

Chacun a son histoire avec son père. Le mien n'est pas « très physique » mais il a su me léguer l'amour des mots. Si, à l'époque où j'étais d'âge préscolaire, il n'était pas très fréquent d'avoir un père à la maison, je peux considérer que je fus doublement privilégiée car mon père était pigiste et travaillait de la maison jusqu'à ce que j'atteigne l'âge de 9 ans. J'ai donc passé plusieurs journées en compagnie de mon père, journaliste, qui m'amenait là, où l'actualité le menait. J'en ai passé des heures dans le poste de police ou chez les ambulanciers Jacques & Frères, à l'époque, à me remplir les oreilles des faits divers, mais je suis heureuse de l'avoir fait car j'y ai vite appris l'art de parler en public parce que ces gens s'adressaient à moi, malgré mon jeune âge. C'est aussi lui qui m'a appris à jouer au badminton comme un vrai gars pour ainsi, battre les vrais gars au secondaire! Je les bats toujours d'ailleurs. Mon père m'a aussi appris à vivre en harmonie avec les autres ethnies et je suis contente car cela m'a permis de maîtriser la langue de Shakespeare très jeune et à baragouiner en espagnol, aussi. C'est pour cela que je ne me suis jamais offusquée que Trésor ramène des amis aux couleurs de l'arc-en-ciel chez moi.

Le père de mon fils, lui c'est autre chose. C'est comme une maman. Lorsque jeune, Trésor était malade, il se tournait vers son papa et, malgré ses 22 printemps, c'est encore ainsi. Trésor demandait aussi à son papa de partager son lit lorsqu'un méchant monstre se cachait sous celui-ci ou dans la garde-robe et toujours, son papa acquiesçait à sa demande.  Aussi, jamais il n'a manqué une seule des compétitions de Trésor et, j'ai souvent vu ses yeux s'embuer de joie lorsque Trésor remportait une médaille mais cacher sa tristesse lorsqu'il repartait sans médaille au cou. C'est alors moi, qui devait remonter le moral de mon sprinteur en herbe avec son coach Wilson. De son père, Trésor a appris à être serviable et à traiter les choses avec humour. Trésor a de la chance, il a le meilleur père pour lui car il en a fait un jeune homme bien.

Il existe aussi d'autres « vrais papas » qui sont des pères adoptifs et qui sont vraiment, mais vraiment des vrais papas. Je vais vous parler d'Adrien, mon oncle, le père de ma cousine Lucie et de mon cousin Jacques. Adrien est allé chercher ses deux fiertés à la crèche lorsqu'ils étaient très jeunes et je peux vous dire que ses enfants sont très fiers d'avoir élu domicile dans le coeur et la maison d'Adrien. Ma cousine Lucie est beaucoup plus réservée que son frère Jacques qui lui, n'hésite pas à clamer haut et fort qu'il tient de son père et ma foi, c'est vrai!  Il lui ressemble physiquement et comme Adrien, éprouve beaucoup d'amour pour Jésus, mais en plus, c'est un entrepreneur comme lui! C'est vous dire combien un papa ça module une vie. 

Tous mes oncles sont de bons papas. Robert, même s'il a seulement deux enfants, c'est un peu le papa de tout le monde car il fut enseignant pendant longtemps mais aussi, il ouvre sa porte à tout un chacun: les enfants de la DPJ, mais également à ses neveux et nièces. C'est un peu comme dans la chanson pas besoin de frapper pour entrer chez moi... Pierre, c'est l'oncle sérieux, celui avec qui on parle affaires et avec qui, j'ai beaucoup de plaisir à discuter. On parle taxes, impôts, politique, business. C'est aussi celui qui m'a refilé un truc de gestionnaire qu'aucun de mes professeurs de la fac ne m'a enseigné: « en affaires, y'a pas d'amis, y'apas de famille, en gros, business is business ». C'est tellement vrai!  Il y aussi Raynald, le p'tit dernier, papa de mes deux cousines. Sous son uniforme de militaire, se cache un véritable bouffon, un joueur de tours mais aussi, sérieux à ses heures. C'est d'ailleurs chez lui, que Trésor passera ses fins de semaine lors de son passage à Gagetown. Il importe, lui aussi, dans nos vies ayant grandement influencé le choix professionnel de Trésor. Je lui confie l'homme le plus précieux dans ma vie et je sais qu'il saura en prendre soin. Ce sont mes oncles du côté de mon père. 

Du côté de Maman, il y a mon oncle Jacques qui a su maintenir le cap avec ses enfants et son entreprise mais qui a aussi, assumé d'office, le rôle de père auprès de sa petite-fille et, qui en a fait une jeune femme pleine de sagesse. Il y a aussi mon oncle Michel, Boubou, pour les intimes qui, même s'il n'est pas papa, aurait sûrement fait un papa extraordinaire. Ça paraît pas, mais comme il n'a que quelques années de plus que moi, il m'en a appris des choses. Des choses que souvent, les papas enseignent à leurs enfants: pédaler sur mon vélo, jouer aux soldats, faire de la pâte à modeler, nourrir le lézard, aimer la musique (j'avais le droit de faire jouer les huit tracks dans sa chambre...) mais il m'a très sûrement légué ma volubilité et ma façon de lire des textes à haute voix, comme un animateur radio, comme lui.. À Un point tel que parfois juste pour le plaisir, on me demande de lire l'horoscope à haute voix au resto où travaille mon amie Francine, juste pour entendre ma voix de radio... Puis, il y a mes deux oncles décédés: Eddy et Guy. Pour Eddy, les études, c'était important et Guy, je m'en souviendrai toujours, c'était l'humoriste de la famille qui m'avait donné un surnom bien particulier et qui ressemblait comme deux gouttes d'eau à Cré-Basile. Quand j'y pense, je revois un perroquet de plastique qui appartenait à ma grand-mère qui ne répétait ni des « allô coco », ni des « bonjour »,  mais des niaiseries  que lui faisait dire mon oncle Guy et ça me fait rire encore. C'est aussi lui qui m'a appris à mettre des vers à mon hameçon et qui riait de moi quand j'étais incapable d'enlever le poisson et que j'appelais à l'aide.

La vie m'a aussi donné un autre homme significatif: mon beau-père, Jean-Claude, le mari de ma mère. Jean-Claude s'est greffé à la famille il y a quelques années et joue fort bien son rôle de grand-papa avec notre marmaille. Il est aussi un papa qui a su inculquer de bonnes valeurs à ses enfants dont il est très fier.  De plus, il est toujours prêt à discuter avec nous et est une oreille attentive. C'est une véritable chance qu'il soit dans la vie de notre maman car il l'accompagne tout au long de son combat contre la maladie.

Finalement, je ne saurais passer sous silence un reportage qui fut diffusé cette semaine et qui donnait la parole à des papas collègues journalistes et dont j'ai vu les yeux s'embuer et dont j'ai entendu  la voix trembler en parlant de leur progéniture. Comme quoi, il n'y a pas juste les mamans qui s'émotionnent en parlant de la marmaille.

Bonne fête des pères


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