On
a souvent accusé les gens de ma génération d’être un peu rétrogrades par
rapport aux nouvelles technologies. Toutefois, ma génération avait et a
toujours, le mérite de faire preuve de conscience professionnelle, de s’assurer
de la satisfaction de la clientèle, d’être polie et ô humilité suprême de
valider avec un collègue en cas de doute. Elle
ne se limitait pas à débiter des âneries dans un français plus que
douteux juste parce qu’il faille répondre quelque chose au client. «T’sais veux
dire, madame ça pas rapport même si cé pas cool». Deux morceaux de robot
ici : un pour la richesse du vocabulaire et l’autre pour la courtoisie,
évidemment.
Ma
galère dans cet univers «Bellâtre» si je puis m’exprimer ainsi, a
débuté la semaine dernière. Bellâtre, si, car il correspond fort bien à la
définition de ce terme qui signifie un homme au physique avantageux mais
superficiel et niais, mais aussi, parce
que je peux en faire un jeu de mots. Bell a une stature avantageuse car il a le
quasi monopole dans le domaine des communications, mais en plus, la très grande
majorité de ses dévoués (sic) employés avec qui j’ai eu le bonheur (sic) de
faire affaires depuis le début de la semaine dernière étaient superficiels car
ils se câl… de la clientèle, mais en plus, ils étaient horriblement niais.
Usurpation d’identité
Tout
a débuté lundi dernier au lendemain de mon anniversaire. Alors que je m’affairais
à la tâche, mon Internet s’est mis à me jouer des tours. Non, je n’avais pas la
berlue et je ne revenais pas d’un lendemain de veille mais il ouvrait et s’arrêtait
tout seul et en plus, un message m’indiquait que quelqu’un tentait d’usurper
mon identité en essayant d’ouvrir mes courriels. Comme Internet est un moyen de
subsistance vital car j’y effectue tout mon travail, je décide donc de
téléphoner chez mon fournisseur afin de m’enquérir du problème et en même temps, valider si l’antivirus venant avec mon forfait était toujours viable. Eh! Là,
la «Bell» affaire commence. Le préposé qui me répond me dit que c’est
probablement mon ordinateur qui est en cause et me demande de le redémarrer. Je
lui explique que j’ai déjà effectué cette opération et que cela n’a pas
fonctionné. J’explique moi-même à la préposée que lorsqu’on reçoit un message
concernant une atteinte à la sécurité, c’est que l’antivirus est en cause et
que celui-ci fait partie du «package deal» apparaissant sur ma «Bell» et
astronomique facture de télécomm chaque mois. Je lui mentionne donc que McAfee
semble mal se porter. Autre choc : elle ne sait pas qui est McAfee. Je lui
réponds donc que c’est le nom de l’antivirus fourni par son employeur et non un
breuvage de chez McDo. Un chausson avec ça? Comme il ne semble toujours pas
comprendre, je l’informe que je rappellerai dans quelques minutes. Je décide
donc de faire la mise à jour de mon portable pour voir de quoi il en retourne.
Prise 2 (pas la
chaîne mais le 2ème appel)
Bien
qu’ayant effectué la mise à jour requise, le message d’usurpation d’identité
apparaît toujours. Je décide donc de rappeler une seconde fois. Nouveau choc! La
préposée (cette fois-ci c’est une dame qui me répond) me déclare qu’il est impossible que quelqu’un
tente d’entrer dans mon système. J’ai failli tomber en bas de ma chaise. «Suis-je
la seule sur terre qui regarde l’émission JE et qui sait ce qu’est un bandit à
cravate? Je lui demande si l’usurpation d’identité signifie quelque chose pour elle,, mais elle
tente d’esquiver ma question. Pardon, «It doesn’t ring you any Bell???» Elle me répète que c’est probablement mon portable
qui est en cause. Je descends donc Illico (un service qu’ils n’offrent pas) au
sous-sol et malheur tous les autres ordinateurs souffrent du même mal. Quel
malheureux hasard! Le portable flambette de mon fils, l’ordinateur de table et
mon propre portable sont tous malades en même temps. Je ne savais qu’il
existait en informatique, un virus aussi contagieux que la gastro…
La
jeune dame me répond alors que c’est sûrement ma ligne téléphonique qui ne
fonctionne pas et qu’elle fera un test à distance. Le test dure environ 2
minutes et elle me revient en disant que c’est définitivement ma
ligne téléphonique qui éprouve des problèmes et que je ne peux ni recevoir, ni
faire d’appel. Je lui rappelle alors, qu’au début de mon appel, elle m’a demandé
si je téléphonais de la maison et que je lui ai répondu affirmativement. La ligne ne peut
donc être défectueuse. Hello!....La Terre appelle la lune, je suis en train de vous appeler de chez moi donc mon téléphone fonctionne. Elle insiste tout de même
pour transmettre mon appel à un confrère au cas où. Est-ce que j’ai l’air maboul,
moi? Je téléphone de chez moi, je sais tout de même ou j’habite. J’avoue que je
suis complètement sonnée comme une cloche (bell) qu’on mette en doute l’endroit d’où j’appelle.
Finalement, le jeune homme du service technique me confirme que je n’ai pas la
berlue et que je téléphone bien de chez moi (Eh! oui Madame, je vois que vous
appelez de chez vous) et que définitivement, je ne suis pas encore mûre pour l'asile. Comment se
fait-il que la jeune femme ne l’ait pas vu? L'homme me dit qu’il s’agit d’un problème
de modem et que ni mes ordinateurs, ni ma ligne téléphonique ne seraient en
cause. Il fait une série de manipulations à distance et tout semble réglé.
Prise 3, mais l'arbitre ne l'a pas encore retiré
Vendredi
matin, je me dirige à ma table de travail et comble de malheur, mon Internet
est encore planté. Je rappelle les sévices à la clientèle et la même rengaine
recommence. J’explique ce qui s’est passé et cette fois-ci, c’est un jeune
homme qui me dit qu’il doit refaire la série de tests. Encore une fois, je perds
mon avant-midi au téléphone et toujours pas d’Internet. L’enfer quand il s’agit
de notre outil de travail, d’autant plus que j’ai décroché un premier contrat
avec le plus important gestionnaire d’immeubles locatifs au Québec. Je dois
rendre le texte pour midi. Alors comme moi, je ne souhaite pas imposer de
sévices à ma clientèle, je me rends dans un café Internet pour terminer mon
travail. En fin d’après-midi, je recontacte mon fournisseur et le préposé m'informe que si la lumière du modem est rouge, c’est que son fil est défectueux,
il m’invite donc à me rendre à la téléboutique pour m’en procurer un neuf
gratuitement. Je n’aurai donc pas à retirer le bellâtre de ma liste de
fournisseurs car je crois le problème réglé, enfin pas vraiment…
Visite à la
téléboutique : comme une mauvaise comédie de série B
Je
me présente à la téléboutique la plus près de chez moi, contente d’avoir réglé
mon problème. Hélas! Un autre mauvais épisode s’apprête à débuter. J’entre donc
dans la boutique qui, contrairement à toutes les autres boutiques du centre
commercial, ne possède pas de cloche pour avertir de la présence d’un client. Ce
n’est pas parce que le nom de l’entreprise signifie cloche en anglais qu’il ne
faille pas mettre de signal sonore pour aviser qu’un client y est entré. Personne
n’est à l’entrée, tout au plus, j’aperçois un gringalet au fond du magasin qui
est en train de regarder la télé. Ça commence bien… Cela doit bien faire cinq minutes que j’y suis
quand tout à coup, deux jeunes employés sortent de l’arrière-boutique tandis
que «gringalet» regarde toujours les Jeux olympiques à la télé. Il ne gagnera
sûrement pas l’or en service à la clientèle, celui-là. Une jeune fille s’adresse alors à moi : «Je peux-tu vous aider?» (Ayoye! Mes oreilles). Je
lui demande de remplacer le fil et elle me parle alors d’une promotion :
la fibre optique. Ce sera extraordinaire paraît-il car elle passe déjà dans mon quartier. «Cé pas
cher pis y’aura pus de fil chez vous et c’est le même prix qu’avec le satellite
et y’a pas de frais d’installation», Ah! Oui? J’achète.
Pendant que je furète dans la boutique, elle entreprend d’entrer ma commande au système informatique mais en est incapable. Elle appelle donc le deuxième jeune homme et là, commence un épisode de «La cruche et l’idiot», version québécoise. Le jeune homme tente d’entrer la commande tandis que je demande à la demoiselle si j’aurai le même forfait qu’avant. Elle m'affirme que si pendant que le jeune homme lui, ne comprend pas pourquoi il ne peut entrer ma commande au système. Il appelle alors Gringalet à la rescousse. Gringalet est le gérant de la boutique et avance d’un pas lent, en disant ne pas avoir le temps de s’en occuper car il doit aller se chercher un sous-marin parce qu'il a faim. Je crois alors assister à un remake de «The three stooges». C’est pas possible qu’il soit aussi colon que tous les autres avec qui j’ai fait affaire,s mais pincez-moi quelqu’un… Lâche ton sous-marin Capitaine Nemo. Au prix que je paye pour mon forfait j’ai droit à un minimum de service, non? Finalement, après avoir maugréé contre le service à la clientèle et menacé de les quitter pour faire affaires avec l’autre géant, il daigne me servir. J’ai perdu au moins une heure dans cette foutue boutique.
Pendant que je furète dans la boutique, elle entreprend d’entrer ma commande au système informatique mais en est incapable. Elle appelle donc le deuxième jeune homme et là, commence un épisode de «La cruche et l’idiot», version québécoise. Le jeune homme tente d’entrer la commande tandis que je demande à la demoiselle si j’aurai le même forfait qu’avant. Elle m'affirme que si pendant que le jeune homme lui, ne comprend pas pourquoi il ne peut entrer ma commande au système. Il appelle alors Gringalet à la rescousse. Gringalet est le gérant de la boutique et avance d’un pas lent, en disant ne pas avoir le temps de s’en occuper car il doit aller se chercher un sous-marin parce qu'il a faim. Je crois alors assister à un remake de «The three stooges». C’est pas possible qu’il soit aussi colon que tous les autres avec qui j’ai fait affaire,s mais pincez-moi quelqu’un… Lâche ton sous-marin Capitaine Nemo. Au prix que je paye pour mon forfait j’ai droit à un minimum de service, non? Finalement, après avoir maugréé contre le service à la clientèle et menacé de les quitter pour faire affaires avec l’autre géant, il daigne me servir. J’ai perdu au moins une heure dans cette foutue boutique.
Sois Bell et
tais-toi
Comme
je suis une accro budgétaire, le lendemain matin, après avoir installé le fil
noir, je consulte le site web de Bell pour me rendre compte que l’actrice
principale du navet était aussi niaise que les autres préposées qui avait
«tenté» de me servir. Dans un premier
temps, il y est écrit que le forfait
pour la fibre était de 50$/mois moins cher alors que la «Bell» Lorie avait inscrit
sur le bon de commande que le coût demeurait le même que celui de mon service
actuel. Il est hors de question que je paye le plein prix quand il y a
actuellement une promotion. De même, je remarque que des frais d’installation
de 100$ s’appliquent à l’installation alors que deux préposés m’avaient affirmé
que c’était gratuit et que même si je déménageais, le service me suivrait gratuitement.
Force est d’admettre que la jeune fille qui se prénommait Lori, si elle se
prénommait comme une espèce d’oiseau en avait également le QI ou du moins, pour
une fois, elle aurait été mieux de donner raison à la maxime «Sois Bell et
tais-toi» et ne rien m’offrir.
Complètement
enragée de m’être faite emberlificotée, je téléphone au service à la
clientèle et le préposé consent à exclure les frais de branchement et m’offre
la promotion en ligne. Enfin, une chose réglée, me dis-je.
Le technicien
imposteur
Enfin
dimanche, 7 jours sans le web et sans travailler. Le technicien doit se
présenter chez moi pour installer la
bête et je n’exagère pas quand je parle de la bête puisque que la fibre devra
être domptée par le technicien aussi bêbête
que le «Bellâtre». Dans un premier temps Bêbête m’informe qu’il devra consacrer entre 6 et 8 heures à son installation, mais qu’au bout du compte, j’en serai ravie car il n’y aura plus de fils
qui traîneront. Mon beau dimanche est à l’eau car Bêbête restera donc de midi à
20 heures. Comment diable peut-il prendre autant de temps quand la fibre est
déjà dans le quartier? Avec les aptitudes de Bêbête, ce n’est pas exagéré.
Bêbête commence par me dire qu’il ne peut installer le modem dans le sous-sol
où j’ai mon bureau. Il l’installe donc en plein centre du salon. Pourtant, il y
a déjà le vieux modem au sous-sol, il n’a qu’à l’enlever et à installer celui sans-fil.
Toujours est-il que je me retrouve avec deux modems, mais ce n’est pas tout.
Ensuite, malgré le fait qu’on m’a assurée qu’il s’agissait de technologie sans
fil, je me retrouve avec quatre fils additionnels liés à ma télé. Je fais
remarquer à Bêbête que dans la publicité le monsieur amène la télé sur le
balcon et que je ne pourrai faire de même car la mienne est attachée à une laisse de 2
pieds de longueur. .Je clame alors qu’il s’agit de fausse publicité. Par la suite, Bêbête décide d’installer l’Internet sans fil et m’avise que le mot de passe
pour activer le tout est nom numéro de téléphone. Erreur de sa part! Comme Bêbête, ne vérifie pas si le tout fonctionne correctement avant son
départ, aussitôt pari, je tente de me «logguer» pour me retrouver avec une fin de non-recevoir avec ce mot
de passe.
Le chant du cygne est pour bientôt
Bien
que je bouillais de rage, mon aventure avec Bêbête ne s’arrêtait pas là. Puisqu'il n’a rien vérifié avant de
partir, je tente de faire fonctionner la télé du sous-sol. Encore un oubli de
la part de Bêbête, il a oublié de programmer la télé. Ma rage augmente
encore et je me surprend à dire que je suis en plein cœur du Festival de l’incompétence
et qu’il s’agit sûrement de celui qui y a remporté le prix de la «cruchitude».
Je devrai donc encore une fois, signaler le fait aux sévices à la clientèle. En
tentant de composer leur numéro, je me bute à un son strident dans la ligne
téléphonique, Bêbête a oublié son machin dans l’une des prises et la ligne ne fonctionne pas du tout. Je dois donc me déplacer ailleurs pour signaler le tout car le cellulaire heureusement fourni par un compétiteur se trouve à l'extérieur de la résidence.
Bêbête revient donc prendre possession de son équipement plus tard et supposément
rebranche mon téléphone. Une vérification avec l’appareil du salon confirme le
tout, toujours selon Bêbête.
Le soir même, je saisis le combiné du récepteur pour faire un appel mais il n’y a toujours pas de tonalité. Cela fait maintenant quatre jours et la ligne n’est pas rétablie. Quel excellent service à la clientèle! Je comprends maintenant pourquoi on m’a avisé qu’il fallait compter entre 6 et 8 heures pour l’installation, cela inclut les erreurs de Bêbête. Tout sera rétabli vendredi, soit 6 jours après le passage de l’ouragan destructeur Bêbête et après que j’eusse dû téléphoner et faire ma André Arthur pour qu’un nouvel employé m’informe que j’aurais eu aussi droit à la télé payante gratuite pour deux mois ce dont Lori, le volatile, avait omis d’ajouter à la promotion.
Le soir même, je saisis le combiné du récepteur pour faire un appel mais il n’y a toujours pas de tonalité. Cela fait maintenant quatre jours et la ligne n’est pas rétablie. Quel excellent service à la clientèle! Je comprends maintenant pourquoi on m’a avisé qu’il fallait compter entre 6 et 8 heures pour l’installation, cela inclut les erreurs de Bêbête. Tout sera rétabli vendredi, soit 6 jours après le passage de l’ouragan destructeur Bêbête et après que j’eusse dû téléphoner et faire ma André Arthur pour qu’un nouvel employé m’informe que j’aurais eu aussi droit à la télé payante gratuite pour deux mois ce dont Lori, le volatile, avait omis d’ajouter à la promotion.
Donc
si vous souhaitez obtenir un poste chez le compétiteur de PKP, sous la rubrique
«aptitudes» de votre cv, je vous suggère d’inscrire le mot «cruchitude», un
nouveau terme ajouté au «Petit Dallaire» soit une combinaison des mots «cruche» et «attitude».
S’agit-il
d’un critère d’embauche chez ce supposé magnat des communications? Car si nul
ne peut invoquer sa propre turpitude, il peut à tout le moins tenter d’invoquer
sa «cruchitude» pour y décrocher un emploi.
P.S.
Dans un prochain billet, je vous raconterai une anecdote à propos d’un autre
technicien et qui m’a été révélée par lui-même (sic). Peut-être aurez-vous envie de mettre fin à l'appel avec Bellâtre et ses disciples de l'ânerie.
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