jeudi 23 janvier 2014

Le gaspillage «made in Sherbrooke»

Ça y est, j'ai relevé mon défi, je suis allée patiner à moins trente degrés. J'étais seule au beau milieu du rond de glace comme une patineuse artistique prête à entamer sa plus belle chorégraphie et à séduire les juges. Il y avait tout : le public (des petits enfants qui glissaient juste à côté), le gardien avait même ouvert la radio à une station sur laquelle on peut syntoniser de la musique classique (il est cool le gardien,  même s'il a l'âge de mon fils) sauf qu'il manquait quelque chose de fort important pour mettre en évidence mes talents de patineuse aguerrie. Il manquait le projecteur pour suivre mes péripéties.

La ville a décidé de donner l'exemple en réduisant sa consommation d'énergie en fermant les lumières des patinoires extérieures. Les seules lumières qui brillaient en ce soir de grand froid étaient les lumières de Noël de quelques voisins. Cela ne m'a pas empêché de pratiquer l'un de mes sports favoris et de faire quelques arabesques sans tomber mais j'avoue que je n'ai pas patiné la tête en paix. Comment se fait-il qu'un mois après Noël, il y ait encore des gens qui allument leurs lumières de Noël, à plus forte raison en période de grand froid alors que les médias demandent haut et fort aux gens de réduire leur consommation d'énergie? Comment se fait-il qu'ils ne se rendent pas compte que le puissant «spot» qui éclaire le parc du voisinage est soudainement éteint et que cela coïncide avec une journée où il «fait frette en titi»? C'est juste assez pour faire sortir la Richard Martineau en moi et m'entendre pestiférer pendant que je fais mon numéro sur la glace.


Le pire dans cette aventure est que je n'ai pas eu froid, je dirais même que j'ai eu chaud. Premièrement, j'étais parée du kit de la parfaite patineuse prête à affronter le froid en beauté, bien sûr (hé oui, mon côté girly). Ma sublime doudou blanche Canada Goose avec chapeau d'hiver russe blanc assorti, me donnait des airs d'Irina Slutskaya (une patineuse olympique originaire de Russie). Mes menottes (je vous vois déjà sourire mauvais garnements... Je vous parle de mes mains car elles sont toutes menues) étaient bien enfouies dans de chaudes mitaines assorties à mon écharpe multicolore. La beauté de la chose avec un manteau blanc c'est qu'on peut l’accessoiriser avec à peu près n'importe quoi et c'est toujours «classe». Plus est, quand vous portez de fabuleux patins Nike (de fille, svp) dans les pieds, vous vous sentez vraiment prête à démontrer vos talents de virtuose durant une heure minimum.

La deuxième raison pour laquelle je n'ai pas eu froid est que je bouillais de rage devant l'insouciance de certains gens du quartier qui, malgré les nombreuses mises en garde d'Hydro-Québec, faisaient briller leurs lumières de Noël de mille feux.

«Come on», nous sommes le 23 janvier, cela fait longtemps que les Fêtes sont terminées. Il serait peut-être temps d'allumer et de faire preuve de solidarité, non?

Une saison dans la vie de Martine

Eh! Oui, il faut l'avouer le titre de ce roman Marie-Claire Blais m'inspire beaucoup en ce moment où l'hiver fait un pied de nez aux plus frileux d'entre nous. Aussi, ai-je choisi de pendre le taureau par les cornes, plutôt, devais-je dire,  prendre Bonhomme hiver avec son froid mordant et de mettre le bout du nez dehors.

Non mais quelle merveille tout de même! Il fait froid mais le paysage est à couper le souffle et les sous-bois sont d'un calme olympien, à un point tel qu'on entend un courageux pic «bosser» sur un vieil érable mort et quelques mésanges étourdies pousser quelques notes à l'abri dans un sapin géant. Mis à part le faune ailée, je crois qu'il n'y a que moi d'assez folle dans le voisinage pour aller marcher par un temps pareil. J'entends craquer la neige sous mes pas et je me laisse quelquefois surprendre par un amas de neige qui tombe d'une branche. Oups! moi qui me croyais seule, j'aperçois les pistes d'un lièvre fraîchement passé par là.

Dans le dernier virage du sentier, je me frayerai un chemin sous l'alcôve de bouleaux érigée par la tempête de verglas en faisant un pied de nez cette fois à ceux qui se disent «J'haïs l'hiver». Moi je fais une moue terrible à cette horrible de journée de verglas que fut le 22 décembre. Pas pour l'alcôve de bouleaux, mais pour une raison plate, intime et particulière dont je vous entretiendrai peut-être un jour.

N'empêche, le paysage est magnifique, surtout à 16h00 car le soleil commence à colorer le paysage et le tableau est sacrément splendide surtout avec les nuages parsemés de tons de gris. C'est de toute beauté ! Les rayons solaires parsèment le tapis de neige de reflets étoilés et la glace sculptée par l'eau du ruisseau prend des formes inusitées. Moi, une férue de l'été, qui enfile son maillot dès que le mercure franchit la barre des 15 degrés, je me surprends à aimer l'hiver. D'ailleurs, l'anneau de glace est magnifique à -30 degrés et je crois que ce soir, je me lancerai un défi. J'irai dessiner des arabesques sur la glace de la patinoire du quartier. Je n'ai rien à craindre car vêtue de ma doudoune, je serai prête à affronter le froid grinçant et à rougir mes joues tout en respirant l'air frais à pleins poumons.

Et vous, quel est votre attirail pour affronter l'hiver? Quels sont vos trucs pour passer à travers cette blanche saison?