mercredi 29 janvier 2014

Ne tirez pas sur le messager

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Ce matin, il fait un temps superbe. Le ciel est bleu, Galarneau brille à tout rompre et le temps est splendide pour aller prendre une bouffée d’air pur. Pourtant, je me suis réveillée avec une humeur de chialeuse. Oui, je suis une chialeuse et je l’avoue. Toutefois, ça ne m’empêche pas d’être gentille comme tout, mais quand j’ai un plan «râlage de m…» en tête, je pourrais livrer une compétition féroce à tous ceux qui animent une tribune téléphonique.

Étant passionnée par mon métier et par les médias en général (que voulez-vous, je suis tombée dans la marmite médiatique dès ma conception), je lis, écoute et regarde les infos (pour ne pas dire dévore les infos) avec une passion peu commune.

Comme tout le monde, j’ai été touchée par l’incendie de l’Isle-Verte et je dirais même que cela m'a beaucoup touchée parce moi aussi, j’ai vu ma ville natale littéralement flamber sous mes yeux, cet été (je suis native de Lac-Mégantic) et que des membres de ma famille tentent tant bien que mal de survivre dans la zone rouge. Mais là où je fus le plus touchée par l’incendie de l’Isle-Verte, c’est lorsque des collègues de certains médias ont jeté la pierre aux pompiers volontaires.


Wo! Là! Minute avec vos tire-roches, vous autres! La crieuse municipale en moi s’est mise à déplorer que des citadins aient décidé de vilipender les pompiers volontaires de cette petite municipalité. Peut-être vous direz vous que je ne suis qu’un rat des champs qui ne cherche qu’à excuser certains impairs ayant été commis par les pompiers volontaires si effectivement, il y a eu impairs, mais non, je suis un rat des villes et j’habite la 4ème agglomération en importance au Québec. J’ai oeuvré durant plusieurs années dans le domaine municipal tant dans la vaste cité que dans un petit village pittoresque auquel je suis demeurée complètement accro: North Hatley.

Jeter la pierre aux pompiers volontaires de l’Isle-Verte simplement parce qu’ils sont des volontaires, c’est mal connaître ces valeureux gens au service de leurs concitoyens. Ce sont des hommes de cœur, des gens généreux qui mettent leur vie en péril pour le bien-être de leur communauté, pour un salaire vraiment dérisoire. De plus, ces hommes doivent composer avec le fait qu’ils doivent quitter immédiatement leur poste de travail en cas d’alarme. Il leur faut donc en plus, trouver un employeur compréhensif.

Malgré le fait que ces combattants soient des volontaires, ils ont tous reçu la formation appropriée, autant ceux de l’Isle-Verte, que ceux qui ont combattu les flammes au moment du terrible incendie ayant ravagé l’un des joyaux hôteliers du Québec (l’auberge Hatley) dans mon charmant petit village en mars 2006. Ce ne sont pas des «deux de pique» comme certains l’ont laissé croire.

Dans les deux cas, ces chevaliers des flammes ont respecté le schéma d’aménagement de risque incendie en vigueur dans leur MRC. Dans les deux cas, aussi, ils ont dû composer avec les équipements qu’ils avaient à leur disposition. Les villages n’ont pas la chance d’avoir des équipements aussi performants que les grandes villes. Un camion-citerne coûte une petite fortune, même usagé, et un tel achat aurait un impact énorme sur le compte de taxes des villageois, car le montant est réparti sur le nombre total de propriétés moins les propriétés exemptes de taxes municipales.

Aussi, un tel achat requiert un emprunt qui nécessite un règlement d’emprunt, lequel doit faire l’objet d’un référendum au sein de la population et si la population répond un non ferme à ce référendum, il ne peut être question d’acheter un camion-citerne. Et ça, ce n’est pas la faute des pompiers.

De plus, le bâtiment était un bâtiment à ossature de bois et ça, ça s’enflamme vite. Notre auberge a flambé comme un château de cartes. Là encore, les pompiers volontaires n’y sont pour rien.

Oui, ça semble long récupérer les corps mais force est de croire que Dame Nature a aussi compliqué leur travail. Il ne faut pas en vouloir aux pompiers de l'Isle-Verte pour ça, non plus.

C’est triste que des gens aient laissé leur vie dans cette tragédie. Cependant, c’est encore plus triste de voir que des vilaines langues jettent la pierre aux pompiers volontaires, juste parce que ce sont des pompiers volontaires. Plusieurs d’entre eux ont perdu des membres de leur famille.

De grâce, laissez-les un peu respirer et panser leurs plaies avant de les vilipender. Un village est une toute petite communauté où tout le monde se connaît et où tout le monde a des liens de parenté, de près ou de loin. Les liens sont tissés serrés. Ces hommes doivent, malgré leur grande tristesse, retrouver des visages familiers dans les décombres.

Et à ces biens penseurs qui croient tout connaître, je leur demande d’éviter de porter un jugement sur ces vaillants pompiers volontaires, et de se demander s’ils auraient fait mieux dans les circonstances.

1 commentaire:

  1. t'as bien raison Miss.
    Au lieu de prendre ces gens de cette façon; les négatifs devraient se demander si eux voudraient ou pourraient faire un travail de ce genre.
    La couleuvre à col roulé (nik name)
    -se faire déranger à n'importe quelle heure du jour et de la nuit
    - travailler dans des conditions de la nature parfois exécrables soit
    chaleur, froid, pluie, neige etc etc...
    - porter un équipement de 80 lbs sur le dos et parfois plus.
    -tenter de rejoindre la caserne peu importe les conditions routières
    - vivre avec les effets psychologiques et physiques par la suite.

    Alors, combien de personnes, seulement après ce léger questionnement, voudraient effectuer un acte de ce genre?

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