mardi 25 mars 2014

L'image des personnalités publiques féminines véhiculée par les médias




Pour continuer dans la même veine, soit l’image de la femme dans les médias, je me permet de vous rappeler que ceux-ci sont bien sévères à l’égard de l’image projeté par la femme et plus particulièrement, à l’égard des femmes qui ont osé épousé une profession traditionnellement destinée aux hommes mais surtout, à l’égard de celles qui sont des personnages publics soit les politiciennes. Si personne ne semble s’offusquer du fait que certains candidats politiques affichent des rondeurs abdominales proéminentes, plusieurs ont osé commenté le fait que la Première Ministre ne soit pas «top shape» car elle aurait, selon leurs dires,  (des collègues masculins) des rondeurs. Malgré le fait que je ne sois pas souvent d’accord avec les manières de gouverner de Madame Marois, est-ce qu’on peut s’entendre pour dire que s’attaquer au physique de quelqu’un comme argument politique ou pour commenter des décisions politiques, c’est faire preuve de bassesse et ça démontre surtout, qu’on est à court d’arguments?

J’ai lu, sur le site web d’un journal que je ne nommerai pas car je ne veux pas m’exposer à des poursuites, qu’on osait dire que la PM ne pouvait évidemment pas contrôler un pays car elle ne peut même pas contrôler son propre poids. C’est assez «cheap», disons. Par contre, le valeureux confrère semblait dire que l’adversaire bedonnant avait une bonne panse parce qu’il passait plusieurs heures attablé à régler des dossiers.  C’est assez bas de gamme comme argument et surtout, très sexiste.  Qu’est-ce qu’on veut vraiment? Un pétard qui sort d’en-dessous des jupes à maman et qui n’est même pas capable de gérer l’allocation versée par Papa et Maman ou une femme d’âge mûr qui a au moins  gérer son propre chèque de paye?  

En furetant sur le web, j’en arrive à un bien triste constat. Lorsque les médias «analysent» (le mot est bien fort) l’image projetée par les femmes publiques, ils sont somme toute, peu flatteurs. On dira de la première dame qui n’a pas pris soin de retoucher son maquillage ou de sa coiffure qu’elle est négligée et qu’elle ne prend pas soin d’elle-même, mais de son pendant masculin qui a les traits tirés ou les cheveux décoiffés qu’il a sûrement beaucoup de travail et que par conséquent, il n’a pas de temps à perdre avec des détails aussi futiles. 

Même chose pour les tenues portées par les femmes publiques, qui oserait dire que certains ministres ventrus portent leur complet savamment boutonné pour cacher leur embonpoint? Personne, voyons mais on ne se gêne pas pour vilipender les tenues des candidates aux élections. Un chroniqueur a osé dire que Françoise David s’habillait au Village des valeurs. Franchement, quand on ne connaît rien à la politique parce qu'on n'a aucune formation dans ce domaine, on se la ferme.

J’ai aussi constaté à la suite de ma petite recherche sur le web que les robes portées par la défunte mairesse de Québec, Madame Boucher en avaient fait baver plus d’un. Ce que j’ai lu sur le site web d’un grand quotidien et daté du 14 juin 2006 était inconvenable. Je rapporte donc ici les écrits dudit quotidien : « La robe portée par la mairesse Boucher au moment de sa rencontre avec Jean-Pierre Raffarin, président du comité français des fêtes du 400e, est «franchement de mauvais goût», selon Jean Airoldi, designer de mode et chroniqueur à TVA. La robe si elle est colorée certes, est pourtant griffée Yves Saint-Laurent et  Airoldi est vraiment sans pitié en ajoutant : «C'est vraiment années 1980. Les souliers de ballet sont laids, je ne sais pas d'où ils sortent». 

Si les goûts ne se discutent pas, ce n’est pourtant pas une raison pour dénigrer les capacités de quelqu’un à gouverner ou à diriger une entreprise,  ni à effectuer une saine gestion de crise par exemple, n'est-ce pas cher designer à la tenue toujours impeccable?  Une crise de vedettariat au sein d'un conseil municipal c'est plus difficile à gérer qu'une crise de couple car on ne peut mettre fin  à leur mandat de manière impromptue.

Madame Boucher était reconnue pour son savoir-faire et sa rigueur et même si ses tenues étaient tout autant colorées qu’elles, elle était respectée et plusieurs municipalités ont mis leurs drapeaux en berne le jour de son décès, la mienne inclus et ce, même si nous étions des «maudits Anglais». Pourquoi alors s’en prendre aux fringues de ces dames? On dit que l’habit ne fait pas le moine et heureusement, c’est vrai. Malheureusement aussi je dois l’avouer car on retrouve parfois de drôles de moineaux sous le veston cravate.

En terminant, j’aimerais ajouter que l’interprétation du caractère féminin dressé par certains médias me laisse pantoise. Pourquoi une femme qui exprime bruyamment son opinion pète-t-elle une coche et qu’on dit qu’elle est hystérique alors qu’on dit d’un homme que lui, il a du caractère?  Faudrait qu’on m’explique avant que je pète la mienne et qu’on me traite d’hystérique ou de Martineau en puissance car encore une fois, je suis amèrement déçue du traitement réservé aux femmes dans les médias…

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire