C'est triste ce qui est arrivé dans ma ville natale, le 6 juillet dernier, à un point tel, que j'ai décidé d'en faire l'objet d'un travail de session pour un cours dont l'intitulé est Grands reportages et dont j’attends toujours que Monsieur André ait terminé la correction pour tenter de le vendre à un média sérieux. Ce que je trouve encore plus triste toutefois, c'est la manière dont on traite les travailleurs de la MMA qui ont été mis en accusation relativement à cette tragédie.
Si certains médias ont relaté les faits avec intégrité et respect, force est de constater qu'après avoir épluché tous les journaux et consulté tous les bulletins de nouvelles diffusés sur le web et la télévision, certains en ont tout simplement fait un cirque médiatique.
L'accès au tribunal est public, à moins d'une ordonnance de huis-clos. Or, je conçois mal qu'on donne des laissez-passer à des invités triés sur le volet. Ce n'est pas le gala des artistes, à ce que je sache. De plus, l'annonce en grande pompe de la mise en accusation d'individus dont la responsabilité relève d'un employeur qui n'a lui-même pas été mis en accusation pour ses erreurs et omissions, me laisse pantoise. Comment peut-on déroger à la responsabilité des maîtres et des commettants? Il est tout à fait odieux que les travailleurs portent tout le blâme de la tragédie.
À ce qu'on nous a appris à la faculté de droit, lors de mon bref passage, la présomption d'innocence est un droit garanti par la Charte des droits et libertés et tant que jugement n'a pas été rendu, ils sont innocents jusqu'à preuve du contraire. Or, une nouvelle rédigée sur un site web a indiqué que les coupables sont passibles de la prison à vie. Or on n'est pas coupable tant que jugement n'a pas été rendu, à ce que je sache.
Pire encore, un média a clamé haut et fort que le jury serait choisi parmi la population méganticoise. Ouch! Comment peut-on diffuser une chose pareille, je comprend mal que les infos diffusées ne soient pas validées par un conseiller juridique ou à tout le moins, par un patron. Goodbye, le droit à un procès juste, équitable et surtout, impartial! Un droit fondamental pourtant prévu à la Charte. Imaginez le triste spectacle quand le procès a lieu dans la même ville et que les jurés sont des citoyens qui ont perdu un membre de leur famille, un collègue, un ami, une résidence, un emploi ou simplement, leurs repères. Il sera pratiquement impossible de trouver des jurés impartiaux à des kilomètres à la ronde dans une région tricotée serrée.
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